Pourquoi refuser ce 3ème aéroport ici, mais aussi ailleurs ?




1 - Ce refus est dû à la volonté de respecter le protocole de Kyoto

Aux arguments économiques nous répondrons d’abord par l’urgence et l’impérieuse nécessité de respecter le protocole de Kyoto validé par l’ONU et ratifié par de nombreux pays dont la France.

Un petit rappel historique : Jeudi 11 décembre 1997 KYOTO, après 10 jours de négociations, un accord historique est signé, il vise à réduire en moyenne de 5,2 % les rejets de gaz nocifs à effet de serre d’ici 2012. Les pays de l’union européenne se sont engagés à baisser leurs émissions de 8%.Pour entrer en application dans chaque pays, le protocole doit être ratifié par les parlements nationaux, nous attendons toujours les USA !! Alors qu’un américain produit en moyenne 20 tonnes par an de co2, un chinois 2.3 tonnes et un africain 0.96 tonnes.

Il faut avoir à l’esprit que le transport aérien participe à hauteur de 4% à l’effet de serre au niveau mondial mais un 3ème aéroport serait égal à 10% de la contribution française. L’avion est le moyen de transport le plus contributeur à l’effet de serre par passager et par km. C’est aussi le moins performant du point de vue de l’efficacité énergétique, il consomme 4 fois plus d’énergie par passager au km que le tgv. Construire un 3ème aéroport, c’est donc rendre possible une hausse de 10% de la contribution française à l’effet de serre au mépris de l’esprit de nos engagements de Kyoto.


2 - Mais pourquoi le protocole de KYOTO est-il vital ?

Il convient de prendre conscience maintenant de la façon la plus absolue de l’urgence environnementale générée par les changements climatiques (le signal d’alarme a été tiré dès le début des années 1980 par plusieurs scientifiques non entendus à l’époque). En effet, la température de la terre augmente avec comme phénomènes, + 0.6 C. en 100 ans et 1990 la décennie la plus chaude du siècle, la banquise Arctique a perdu chaque année 37000 km2 en moyenne depuis 20 ans et en 30 ans l’épaisseur moyenne de cette dernière est passée de 3.1 m à 1.8 m soit une perte de 40%, un recul des glaciers (très fort cet été dans les alpes).

Les prévisions pour la fin de ce siècle : la température augmentera de 1.5 à 6 C. Cette prévision, la plus répandue, prend en compte comme base un doublement des gaz à effet de serre d’ici 2100 alors que si le rythme reste comme maintenant de 10 à 20 % d’augmentation par décennie, leur concentration aura quadruplée d’ici 2100.

L’augmentation des gaz à effet de serre en est la cause, avec un record de concentration actuellement par rapport aux 400 000 ans qui viennent de s’écouler (mesures effectuées par carrotage des glaces de l’antarctique). L’effet de serre est un phénomène naturel mais l’activité humaine l’a amplifié de façon exponentielle. Ce phénomène est provoqué par la combustion des hydrocarbures : 22 milliards de tonnes par an. Les transports représentent 24% des émissions de co2, 2ème activité derrière la production d’énergie.


3 - L’impact du 3ème aéroport sur l’environnement local

3ème aéroport : un déni de démocratie ! 4 - contexte aéronautique et viabilité du 3ème aéroport

Le taux de remplissage des avions est inférieur à 70% Si l’emport français était égal à celui de Londres les plates-formes parisiennes accueilleraient 25 millions de passagers en plus sans avoir à augmenter la fréquence des vols.

Cet emport très faible est dû à la multiplication des liaisons domestiques et européennes.

La non taxation du kérosène favorise artificiellement l’avion

Cet aéroport coûtera 50 milliards de francs soit 7milliards 622 millions d’euros.

Il concurrencera la poste pour les colis, la SNCF pour les Paris Bruxelles

La distance du 3ème aéroport avec Paris risque d’augmenter les coûts et donc d’influer sur le nombre de passagers. Rien ne garantit la viabilité d’une plate-forme à plus de 100 km de Paris.
Plus ce 3ème aéroport sera près de Paris, plus il sera perçu comme la négation de l’aménagement du territoire, plus il sera loin plus la volonté de l’implanter dans le bassin parisien plutôt que de développer les plates-formes de province ou de rechercher une solution européenne apparaîtra injustifiable et comme un risque de gâchis financier.

5 - Philosophie et réponse des Verts

* Une activité économique doit être jugée à l’aune de son utilité sociale. Il ne s’agit pas d’interdire l’avion ou de limiter la liberté de déplacement des personnes mais de prendre en compte les impacts environnementaux considérables.

* 7.622 milliards d’euros investis dans le secteur privé par l’état plutôt que dans les services publics dans les secteurs socialement et écologiquement utiles est choquant.

* La morale la plus élémentaire nous indique donc de ne pas laisser le transport aérien se généraliser. Il faut admettre que certains voyages par avions sont utiles, voire nécessaires. Mais il faut à ce stade juger de l’opportunité de transporter à ce prix pour l’humanité et l’écosystème planétaire des produits de valeur moyenne, pour une frange aisée de la population des pays riches.

Les verts proposent donc :


Par Franck Delattre, secrétaire des Verts de l'Aisne



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