L'incendie et l'explosion survenus dans l'usine Kiraviv nous rappelle que le risque industriel est présent partout sur notre territoire.
La veille, pour le deuxième anniversaire de l'explosion d'AZF, Les Verts ont organisé à Toulouse, une rencontre pour faire le bilan. Il n'est malheureusement pas de la couleur de la ville meurtrie !
Les élus UMP qui, sur la scène publique, jouent aux pleureuses, ont dans les faits résolument pris le parti des industriels :
- Ils ne se sont pas associés aux victimes dans les procédures judiciaires
- La mairie de Toulouse a tenté de capter une partie des fonds collectés pour les victimes dans le but avoué de l'utiliser pour les bâtiments publics
- Les députés européens UMP (dont Madame De Veyrinas, également adjointe au maire de Toulouse), se sont opposés en première lecture, à l'adoption de la directive sur la responsabilité environnementale. Cette directive obligerait les entreprises polluantes à faire des provisions financières pour réparer tout dégat qu'elles pourraient causer. Enfin un texte législatif qui propose concrètement des vraies mesures préventives et non plus seulement curatives !
- Dans cette même logique, au Conseil des Ministres de l'environnement qui a suivi ce vote du Parlement européen, Madame Bachelot a réussi à faire passer plusieurs amendements à cette directive la vidant de son contenu.
- Et pour couronner le tout, la loi sur les risques industriels que cette dernière a présenté, introduit des dispositions inverses qui permettent aux industriels d'être épargnés de tout soucis en proposant aux futures victimes de se cotiser pour réparer les dégats qu'ils pourraient subir. Madame Bachelot a même eu l'indécence d'affirmer qu'il fallait faire en sorte que les plus démunis puissent continuer à résider à proximité de sites classés ! En somme, Madame Bachelot a légalisé les futurs accidents « AZF » !
Les catastrophes industrielles sont présentées par nos élus comme des malchances auxquelles il faut se résigner, et se préparer… un peu comme s'il s'agissait de catastrophes naturelles imprévisibles et contre lesquelles on ne peut rien !
Or, avec la directive sur la responsabilité environnementale, si elle était adoptéé en seconde lecture telle qu'elle l'a été en première lecture au Parlement européen, les Verts sont persuadés que nos Etats se doteraient d'un arsenal juridique et règlementaire capable de prévenir de nouvelles catastrophes industrielles. Cette directive concerne non seulement les produits chimiques, mais aussi les pétroliers, et l'industrie nucléaire. Le Parlement européen, dans ce vote historique, a même obtenu de le Commission d'y inclure les risques liés à la dissémination des OGM.
Les élus UMP doivent admettre que leurs discours ne sera crédible que s'ils joignent leurs voix à celles des Verts au Parlement européen pour adopter une directive qui prône la prévention des risques, et non plus la gestion des risques.
Les riverains de l’usine castelle ont eu cette fois infiniment plus de chance que les Toulousains. Mais les députés UMP de l’Aisne, et en particulier celui de la 5ème circonscription, se doivent d’inviter leurs collègues élus au Parlement européen à voter ce texte, faute de quoi ils démontreront l’incapacité de la droite à faire autre chose que des discours en matière d’écologie et de sécurité industrielle.