Article paru dans « L’Aisne nouvelle » du 20 avril 2004
Hélène Flautre lance la campagne des élections européennes
« Avec les Verts, on peut le faire !»
Hélène Flautre, députée européenne, a choisi la journée internationale de lutte paysanne pour lancer la campagne des Verts dans la région. « N’ayons pas peur de l’élargissement de l’Europe » dit-elle.
Le 1er mai, dix nouveaux pays entreront dans l’Union européenne. Si les grandes instances agricoles appellent à la fois à l’accueil et à la vigilance, les petits exploitants craignent de conséquences directes sur leur entreprise.
« La peur règne aussi dans les pays qui vont entrer dans la Politique Agricole Commune » dit Hélène Flautre en citant l’exemple de la Pologne où – hormis quelques grandes fermes d’Etat – on trouve de petits producteurs sur des marchés locaux. Leurs installations ne sont pas aux normes.
« Il ne faudra pas se montrer mesquins », dit Hélène Flautre en souhaitant que ces pays reçoivent aussi des fonds culturels importants comme en ont bénéficié, en leur temps, l’Espagne et le Portugal.
L’Europe, pour quoi faire ?
Hélène Flautre est originaire du Nord Pas-de-Calais. Elle va conduire la liste des Verts dans la circonscription du Nord-Ouest comprenant le Nord Pas-de-Calais-Picardie-Haute-et-Basse-Normandie. Douze députés seront élus dans cette région. Les Verts espèrent bien obtenir un siège, pour faire partager leurs idées, leurs projets.
« L’Europe, ce n’est pas cette espèce d’objet non identifié, indifférent aux gens, mais une entité politique très utile pour répondre à de grands défis à l’échelle de toute la planète. Les défis environnementaux sont extrêmement importants. « Nous avons, au mieux, une ou deux générations pour que les changements climatiques et les grandes pollutions à l’œuvre, n’affectent pas définitivement la capacité de survie sur une planète qui engage tout le monde. Il faut peser à l’échelle de l’Europe parce qu’elle pèse au niveau international, d’où la nécessité de l’élargissement. »
Sa conviction se décline aussi au plan politique, économique, sécuritaire. « Il est faux de dire que notre pays produira moins, parce que 70 millions de consommateurs supplémentaires vont entrer dans le marché européen. »
L’Europe est aussi, pour Hélène Flautre, un gage de paix durable. « En 1989 la chute du mur de Berlin a signé l’engagement de l’élargissement. Depuis, on constate une libéralisation sauvage dans les ex-pays de l’union soviétique. En entrant dans l’Europe, ils épouseront une législation sur les conditions de travail, les normes de production. Ce sera positif pour eux et pour nous.
Et pas question de refuser cette entrée à la Turquie qui attend à la porte de l’Europe depuis 1963, année au cours de laquelle les hommes d’Etat français et allemand, Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, ont signé son adhésion à Ankara.
« La Turquie n’a pas à convaincre de sa légitimité. Elle porte l’histoire de l’Europe depuis longtemps. Elle devra respecter divers critères, notamment démocratiques, pour entrer. »
Du Concret
L’Europe a permis plus d’une avancée. Depuis dimanche, la réglementation sur l’étiquetage et la traçabilité est entrée en vigueur. Les produits doivent indiquer clairement s’ils contiennent des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés). D’autre part, les résultats d’une étude sur les effets sur la santé de ces OGM sera publiée cette semaine.
Autre exemple. On commémorera dans quelques jours l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl.
« Avec l’élargissement, nous avons négocié la fermeture de centrales nucléaires de type Tchernobyl » ajoute Hélène Flautre.
L’élargissement, c’est aussi l’occasion de contrer les effets pervers de la PAC. « Sur le marché de Dakar, un poulet venant d’Europe est vendu moins cher au kilo qu’un poulet produit au Sénégal. »
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