Rassurez-vous, nous n’allons pas vous convier au spectacle d’un drame sordide, mais peut être les lecteurs attentifs et les citoyens soucieux de démocratie éprouveront-ils néanmoins un sentiment de malaise bien justifié à l’évocation de quelques-unes des scènes habituelles qui rythment désormais le déroulement des séances du conseil municipal de notre chère bonne vieille ville de sous-préfecture.

Un soissonnais assis dans le public lors du dernier conseil était partagé entre le rire et l’accablement en entendant Madame Le maire déclarer combien, ô combien la municipalité appréciait l’environnement et approuvait l’idée de réaliser des économies d’énergie à Soissons, alors que ce même Maire s’obstinait à refuser la création d’une commission de maîtrise de l’énergie et venait de créer une taxe sur l’électricité pour financer un « plan lumière » coûteux et peu utile pour le commun des habitants de la ville…
C’est la énième fois qu’en tant qu’élue des Verts, je m’oppose à cette majorité UMP qui reste sourde ou aveugle aux propositions innovantes, et se réfugie dans des discours creux qui trahissent une incompréhension totale des problématiques environnementales… Certes, les écologistes sont habitués à l’inconscience en la matière de la plupart des élus, alors il est peut- être préférable d’en rire !

Impossible cependant d’avoir la même réaction en ce qui concerne les pratiques intolérables de cette même majorité lors du conseil précédent consacré au dossier MJC.
Après avoir pilonné le débat et empêché la prise de parole pendant près d’une heure et demie, Madame le Maire s’est résignée à proposer nos amendements au vote. Tous avaient le même objectif : rendre leur pouvoir de décision aux usagers de la MJC dont les représentants ont disparu des instances décisionnelles de la nouvelle structure EJC, fruit d’un accord entre la ville et la Fédération.
L’amendement déposé par le Front National ne leur a quant à lui, posé aucun problème, il renforçait le verrouillage de la culture qui est cette fois bien gardée dans cette bonne ville.
Nul danger que le Comité de pilotage de cet EJC ne fasse vivre une culture populaire à Soissons, ce serait trop fâcheux…
De même qu’il eût été parfaitement fâcheux qu’une élue verte trop insolente, trop curieuse et incontrôlable siégeât au sein dudit Comité de pilotage. Une consigne de vote savamment orchestrée pour m’évincer, une candidate de droite surgie soudainement de nulle part, et hop ! Foin de la représentation de l’opposition, surtout si décidément elle n’est pas assez complaisante.

Comme dirait l’un des plus chenu de cette brillante assemblée : « ce n’est pas une question de droit, Mme Ansart, c’est une question de bon sens ! » Merci à lui de nous avoir éclairés.

C’est arrivé chez nous, et quand on y songe bien, cela fait froid dans le dos quand même…